Le diverticule de Zenker est situé à la jonction du pharynx et de
l'œsophage cervical . Il s'agit d'une hernie du revêtement interne de
l'œsophage ( muqueuse ) à travers la paroi musculaire, formant ainsi une
poche cavitaire plus ou moins conséquente communiquant avec l'œsophage.
Le diverticule à priori bénin, est situé à la partie basse du cou, en
général à gauche.
Il touche surtout l'homme de plus de 70 ans, avec une prévalence estimé à 1/1000 environ de la population de plus de 60 ans.
Parmi les facteurs favorisants, on retrouve un mauvais fonctionnement du
muscle Crico-pharyngé sur une zone de faiblesse de ce muscle, en
rapport avec l'âge , et parfois le RGO.
Celui-ci est responsable de dysphagie dans 80 à 90 % des cas avec
amaigrissement, troubles de la déglutition avec fausse route et
pneumopathie d'inhalation, régurgitations et halitose ( mauvaise haleine
).
En l'absence de traitement, l'évolution se fait de façon quasi constante
vers une difficulté pour déglutir , infections pulmonaires par
régurgitations , fausses routes et inhalation (20%).
Le diagnostic est établi par examen radiologique (transit baryté
pharyngo-œsophagien ) ou endoscopique ( fibro endoscopie oeso
gastroduodénale )
Le traitement est indiqué quand le diverticule est symptomatique.
Différentes techniques, à la fois chirurgicales et endoscopiques ont été utilisées.
Le traitement chirurgicale consiste à réaliser l'ablation du diverticule
avec fermeture du collet au niveau de la base d'implantation de
celui-ci ( le plus souvent avec un agrafage mécanique ) en associant la
plupart du temps à ce geste une section des muscles hypertoniques
responsable de l'apparition du diverticule. Cette technique suffit
habituellement à supprimer la gêne ressentie. Cette opération est
pratiquée par une incision longitudinale cervicale gauche avec
dissection profonde au niveau du coup, permettant d'atteindre le
diverticule et l'œsophage situé profondément contre le rachis. Le
diverticule est ainsi enlevé et sa base est agrafée. Il est parfois
nécessaire de sectionner le muscle du pharynx. La paroi musculaire de
l'œsophage est ainsi reconstituée et la cicatrice refermée. Parfois un
petit drain peut-être laissé en place et une sonde nasogastrique qui
pourrait être retirée le lendemain de l'opération.
Les techniques endoscopiques , essentiellement utilisée par les
chirurgiens O.R.L., font appel à un agrafage de la jonction entre
œsophage et diverticule, permettant d'élargir l'orifice d'entrée afin de
faciliter la vidange du diverticule. Un traitement par laser peux y
être associé.
La durée moyenne de l'opération et de 45 minutes à 1h, et la durée de
séjour est de 24 à 48 heures suivant la reprise alimentaire dès le
lendemain. Parfois cette chirurgie peut être pratiquée en ambulatoire.
Il faudra privilégier une alimentation mixée dans un premier temps, en
évitant les boissons chaudes les premiers jours. La reprise de
l'alimentation normale est possible dès le 10e jour post opératoire, une
fois la cicatrisation totalement acquise.
Le risque vital est très rare. Il se situe entre zéro et 3 % dans la littérature.
Deux grandes complications peuvent être observées :
La lésion du nerf récurrent gauche responsable d'une altération de le de
la voix, qui récupère habituellement au bout de quelques semaines, mais
surtout la fistule œsophagienne sur la ligne d'agrafes. Elle peut
entraîner une fistule salivaire au niveau du cou, traitée par un
drainage aspiratif au contact et laissé en place pendant plusieurs
jours. Parfois, et dans de rares cas, une réintervention est nécessaire
devant la persistance de la fistule.
L'infection du médiastin secondaire à une fistule est également très rare mais peut-être potentiellement grave.
Les complications tardives sont rares. Il en existe essentiellement deux
sortes : le rétrécissement cicatriciel avec sténose de l'œsophage
lorsque la résection de la base de diverticule a été trop large ou
lorsqu' une fistule est survenue. Ce type de complication est accessible
dans la majorité des cas à une dilatation endoscopique.
La récidive du diverticule est exceptionnelle ( moins de 5 % des cas )
et pose parfois le problème d'une éventuelle réopération pour supprimer
la symptomatologie.