Suivi post opératoire
Le suivi post-opératoire
Vous serez régulièrement suivi par l’équipe pluri-disciplinaire qui a préparé et réalisé votre intervention, en liaison avec votre médecin traitant (au moins quatre consultations la 1ère année et au moins deux par an les années suivantes).Ces rendez-vous ont 7 objectifs principaux
- évaluer votre perte de poids.
- vérifier que vous êtes en bonne santé.
- adapter si besoin les traitements que vous prenez, en accord avec votre médecin traitant.
- vérifier que vous vous êtes bien adapté aux nouvelles habitudes alimentaires et activités physiques; vous aider à résoudre les difficultés quotidiennes.
- dépister d'éventuels problèmes psychologiques liés au changement du corps.
- réparer et prendre en charge d'éventuelles complications chirurgicales et/ou carences nutritionnelles.
- vous conseiller, si vous êtes demandeur d’une intervention de chirurgie esthétique réparatrice, en particulier pour supprimer un excès de peau qui peut persister à certains endroits après avoir maigri.
Nos conseils nutritionnels et post-opératoires
Vous allez faire trois repas par jour et prendre une collation à 11h00 ou 17h00 si vous avez faim.Le fait de sauter un repas facilite le grignotage et la dérive vers des produits sucrés.
Les repas seront pris assis, dans le calme. Il est souhaitable de consacrer ½ heure à 45 min à chaque repas.
Ne mangez pas en faisant autre chose afin de faire attention à ce que vous avalez. Arrêtez-vous de manger dès que vous n’avez plus faim.
Vous allez avoir une alimentation mixée pendant 15 jours, ensuite vous pouvez revenir à une texture normale (petits morceaux, petites bouchées) à condition d’avoir une mastication soigneuse et une déglutition lente. Tous les malades ayant pris du poids mangent trop vite et mastiquent peu. Vous ne pouvez pas perdre ces habitudes très anciennes en quelque jours. La période d’adaptation est de un ou deux mois habituellement. Il est difficile au début de bien percevoir le moment où il faut vous arrêter de manger au cours d’un repas. Si vous vous sentez inconfortable après les repas c’est toujours pour les mêmes raisons soit vous mangez trop, soit vous mangez trop vite !
Au début les quantités ingérées vont être limitées à environ une demi-assiette à dessert. Vous allez devoir manger utile. Dans le but d’avoir des apports caloriques suffisants pour ne pas être fatigué et éviter une fonte musculaire trop rapide, il faut consommer à chaque repas :
Une source de protéines (viande, poisson, œuf) au minimum 60 g par jour. Une source de sucres lents (pâtes, riz, pomme de terre, légumes secs... Au début votre consommation de fruits et légumes sera très réduite et augmentera progressivement pendant l’année suivant l’intervention car vous pourrez progressivement faire des repas plus importants.
Ne buvez pas en mangeant mais suffisamment entre les repas, doucement et par petite gorgées. Evitez les boissons sucrées et les boissons gazeuses qui distendent l’estomac. Evitez les potages et bouillons qui remplissent l’estomac, préférez les aliments solides.
Ce que vous devez savoir :
- Les blocages Les blocages sont favorisés par un repas consommé trop vite, dans le bruit, dans le stress ; des aliments insuffisamment mastiqués ; une ingestion de liquide au cours du repas ; ou des aliments mal tolérés (viande rouge, légumes très fibreux). Vous pourrez alors ressentir une douleur violente au niveau du sternum et des spasmes pouvant durer 20 minutes. Soit la nourriture est régurgitée, soit elle est digérée normalement. Cependant des signes doivent vous alerter et vous amener à consulter en urgences : Vomissements qui ne passent pas, vives douleurs abdominales, incapacité de boire et de manger.
- Le dumping syndrome C’est un effet secondaire du by-pass, qui se manifeste surtout pendant les deux premières années suivant l’intervention chirurgicale. Il se produit souvent après l’ingestion de produits sucrés : bonbons, chocolat, miel, confiture, glace, gâteaux. Les premiers symptômes sont : bouffées de chaleur, sueurs, pâleurs et nausées ; mais vous pouvez aussi ressentir palpitations, douleurs abdominales, diarrhée, somnolence. Ces malaises ne sont pas graves, il suffit de s’allonger en attendant que tout rentre dans l’ordre. Evitez les produits sucrés après l’opération. Vous pourrez reprendre progressivement les sucreries deux mois après l’opération en commençant par de petites quantités à la fin du repas.
- Le suivi médical Après l’opération vous devrez être suivi régulièrement par le chirurgien et l’endocrinologue ou le nutritionniste, en liaison avec votre médecin traitant (au moins 4 consultations le première année puis au moins une consultation par an). Vous aurez besoin d‘une supplémentation en vitamines, minéraux et oligo-éléments. Ne pas prendre ces suppléments peut provoquer des carences nutritionnelles et des complications neurologiques graves.
- L'évolution du poids La perte de poids est rapide les premiers mois puis elle ralentit. Généralement elle est maximale au bout de 12 à 18 mois. Au-delà une reprise de poids modérée est possible. Pesez-vous une fois par semaine pour surveiller votre poids.
- L'activité physique La perte de poids est associée à une perte importante de masse musculaire. Pour éviter cela, vous devrez reprendre une activité physique régulière après l’intervention.
- Les changements psychologiques La perte de poids, la modification du corps et de l’apparence peuvent entraîner un bouleversement psychologique plus ou moins facile à gérer. Une période d’adaptation au changement est normale et nécessaire pour vous et votre entourage. Si vous le souhaitez ou si votre médecin l’estime indispensable, vous pouvez être aidé par un psychologue ou un psychiatre.
- La constipation La constipation est fréquente le premier mois après l’intervention en raison des faibles quantités de nourriture ingérées. Si vous vous sentez gênés, vous pouvez demander à votre médecin traitant de vous prescrire un laxatif banal sans précaution particulière.
- La grossesse La grossesse est possible après une intervention de chirurgie de l’obésité. Dans ce cas, un suivi nutritionnel très régulier est nécessaire depuis le désir de grossesse jusqu’à plusieurs mois après l’accouchement. Néanmoins, par précaution, il est recommandé d’attendre que le poids soit stabilisé (12 à 18 mois après l’intervention) et que l’état nutritionnel soit vérifié avant d’envisager une grossesse. Différentes méthodes de contraception peuvent être utilisées pendant cette période.
- les médicaments à éviter Certains médicaments toxiques pour l’estomac sont à éviter dans la mesure du possible après l’opération : aspirine, anti-inflammatoires, corticoïdes. S’ils sont indispensables, ils doivent être accompagnés d’un médicament protecteur de l’estomac (Inexium, Pariet, Mopral…).